Les théories du sujet de Jacques Lacan

Alexis CARTONNET, professeur de philosophie

Vendredi 3 mai 2024, 18 h, Maison des Associations, 3, place Guy Hersant, Toulouse

            Soutenir que la catégorie philosophique de sujet a été « attaquée » au XXe siècle est une évidence qui relève presque de l’euphémisme. Les sciences humaines dans leur ensemble estiment en effet que l’être humain est plongé dans un milieu social ou une Histoire qui le précède ; la psychanalyse de Freud en particulier déclare que « le moi n’est pas le maître dans sa maison » ; le structuralisme solidement implanté à l’Université de Vincennes réduit enfin le réel à une combinatoire d’éléments dont l’être humain semble s’être absenté, à moins qu’il ne soit lui-même élément permutable d’un ensemble social.

            Or, envers et contre tout, Lacan a maintenu et la nécessité de produire un concept opératoire de sujet et la possibilité pour le patient de se construire comme sujet digne. Psychanalyste et partiellement structuraliste, Lacan a même soutenu sans sourciller l’existence d’un « sujet de l’inconscient ». Quel est donc ce sujet que Lacan défend envers et contre tout ? Peut-on être véritablement sujet tout en étant assujetti à son inconscient ? Mais surtout : combien y-a-t-il de théories du sujet chez Lacan ? Se succèdent-elles avec indifférence ? Se superposent-elles avec pertinence ? Et en dernière analyse, en quoi consiste la topique lacanienne du sujet, articulée autour de l’imaginaire, du réel et du symbolique ?