Nature et justice chez Hobbes

Lundi 20 janvier 2025 à 18 h, à la Maison des associations, 3, place Guy Hersant, Toulouse.

Conférence de Mme Manon CONTANT, professeur de philosophie

            Hobbes, Léviathan, chapitre XIV : « […] tout homme doit s’efforcer à la paix, aussi longtemps qu’il a l’espoir de l’obtenir, et que, quand il ne parvient pas à l’obtenir, il peut rechercher et utiliser tous les secours et les avantages de la guerre. » Telle est la première fondamentale loi de nature. C’est de la recherche de satisfaction de ce besoin de paix durable que l’homme va, par le calcul de la raison, déduire qu’il est préférable pour lui de renoncer à son droit de nature. Autrement dit, ce renoncement revient, pour l’homme, à se dessaisir de son droit sur toute chose, de sa liberté première et à se soumettre aux lois de la société civile.  De telles lois sont justes et nécessaires au maintien de la paix. Ce choix découle d’une déduction qui transforme le contenu du droit naturel en devoir. Les hommes sont obligés de se préserver. Or, le meilleur moyen de le faire est l’obtention de la paix. Par conséquent, l’homme devra trouver un moyen de sortir de cet État de guerre qui n’est pas propice à la paix et s’efforcer de défendre cette dernière. Or, malgré cette loi de nature, pourquoi ne peut-on pas parler d’une justice de nature ? Comment l’homme passe-t-il du statut d’être amoral, ni bon ni mauvais à celui d’être « […] un Dieu à un autre homme […] » ? (Hobbes, De Cive, Epître Dédicatoire) Comment s’assurer que la loi de l’État civil ne soit pas en contradiction avec la loi de nature, mais réponde bien à sa finalité ? Et s’il y a contradiction, quels moyens restent-ils aux citoyens, aux hommes, pour résoudre ce problème ?