Conférences 2014-2015

Mardi 7 octobre 2014

En partenariat avec La Novela (20 h, Museum d’Histoire naturelle, 35, allée Jules Guesde, Toulouse). 

Frédéric Worms

Spécialiste de Bergson, Frédéric Worms est Professeur de philosophie française contemporaine à l’Ens, il y dirige le Centre international d’étude de la Philosophie française contemporaine, il l’étudie à la fois dans son histoire (La Philosophie du XXème siècle en France. Moments, Gallimard 2009) et dans ses problèmes actuels. Il a notamment signé Bergson ou les deux sens de la vie (PUF, 2004), Le Moment du soin. À quoi tenons-nous ? (PUF, 2010). Derniers ouvrages parus : Revivre. Éprouver nos blessures et nos ressources (Flammarion, 2012) et Soin et Politique (PUF, 2012).  La vie qui unit et qui sépare, Payot, « Manuels », 2013. Un recueil d’études sur la vie et les relations entre les vivants est paru en 2013 à Berlin : Uber Leben, Merve Verlag, 2013.

Le moment du vivant : science, philosophie, politique

Le problème du vivant n’est plus aujourd’hui un problème « local », il traverse et bouscule tous les domaines de la connaissance et de l’action, depuis les fondements de l’esprit (dans le cerveau) jusqu’à la préservation de la vie (dans l’univers), en passant par le rapport de l’homme et de l’animal, le soin et le pouvoir entre les vivants, l’expression de la vie qui fait retour dans la littérature et dans l’art. Mais c’est comme problème que le vivant entre dans ces domaines, c’est à travers la diversité si frappante des approches nouvelles qu’il suscite, que se constitue le moment philosophique (mais aussi scientifique et historique) présent, comme moment du vivant. C’est à ce titre aussi qu’il suppose à la fois une rupture et une reprise avec les précédents moments philosophiques, et pas seulement en France. La conférence se propose non seulement de donner une première carte de ce moment, mais de tenter de le parcourir et de le penser, en acte, et notamment du point de vue des relations vitales et morales entre les hommes.


    Nous vous informons de la présence de M. l’Académicien Evanghelos Moutsopoulos, à l’Hôtel d’Assézat (salle Clémence Isaure) le jeudi 9 octobre à 18 h. 

L’homme et l’espace : dynamique et destin

Conscience et espace définissent une dialectique dont les deux termes sont l’extension et la contraction de la conscience. Respectivement, ils déterminent son affirmation ou sa purification face à l’espace consumé ou néantisé.


Lundi 24 novembre 2014


Lieu : Maison des Associations, 81, rue saint-Roch ou 3, place Guy Hersant (même lieu), Toulouse, 18 h.

Gérard Jorland

Gérard Jorland, philosophe et historien des sciences, est directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherches émérite au CNRS. Spécialisé dans l’histoire des problèmes scientifiques de longue durée, il a publié un livre sur Alexandre Koyré centré sur l’histoire du problème de la chute des corps sur une terre en mouvement où il a proposé un modèle des révolutions scientifiques. Il a publié un second livre sur les paradoxes du capital où il étudie le problème de la transformation des valeurs en prix de production pour répondre à la double question : pourquoi l’économie mathématique n’est-elle pas prédictive ? Et donc à quoi servent les mathématiques en économie ? Enfin, il vient de publier un livre sur l’hygiène publique au XIXe siècle dans lequel il veut montrer comment les sciences constituent un facteur décisif de l’histoire contemporaine, non tant intellectuel que pratique, par les techniques qu’elles induisent. Il prépare actuellement une histoire de la vision du VIIIe au XXe siècle où il articule peinture et optique mathématique et anatomo-physiologique.

Prolégomènes à une ontologie



Argument. Il s’agit de montrer pourquoi et comment il convient de substituer une ontologie du regard à l’ontologie du langage qui a eu cours au XXe siècle, aussi bien en phénoménologie, y compris chez Merleau-Ponty, qu’en philosophie analytique, notamment chez Quine.


Mardi 20 janvier 2015

18 h 00 – Séance de communication – Maison des Associations, 81, rue saint-Roch ou 3, place Guy Hersant (même lieu), Toulouse

En partenariat avec la Régionale de l’Association des Professeurs de Philosophie de l’Enseignement Public

Communication de Monsieur Jacques Bidet, philosophe, professeur émérite à l’Université Paris-X, directeur honoraire de la revue Actuel Marx.

Théorie et philosophie dans Le Capital

Il peut sembler paradoxal que le Marx du Capital figure, cette année à côté de Platon, au programme de l’agrégation de philosophie. S’il y a sa place, c’est parce qu’il inaugure non pas une philosophie nouvelle, mais une nouvelle façon de philosopher. Dans son œuvre majeure, il analyse l’économie de la société moderne dans ses présupposés juridiques, sociologiques, culturels et politiques. Il engage ainsi un programme inédit : la « théorie », une théorie d’ensemble du monde où nous vivons, comprise comme le point de rencontre entre les divers savoirs sociaux, sous l’aiguillon d’un travail philosophique. Il recherche les conditions théoriques d’une pratique commune d’émancipation. Mais sa critique ne vaut que ce que vaut cette théorie. Qu’en est-il donc de cette théorie ?


Mardi 24 février 2015


18 h 00 – Séance de communication – Maison des Associations, 81, rue saint-Roch ou 3, place Guy Hersant (même lieu), Toulouse
Communication de Monsieur Michel Ferrandi, agrégé de philosophie, professeur de classes préparatoires aux grandes écoles au Lycée Dumont d’Urville de Toulon.

Le bien commun chez Jacques Maritain

Comment comprendre que l’homme fasse partie de la société et en même temps la dépasse. La philosophie politique serait-elle un défi au principe métaphysique selon lequel le tout est plus grand que la partie ?

Jacques Maritain a entendu fonder toute sa pensée politique à la fois sur la dimension communautaire de la société et sur la personne humaine. Le bien commun, qui est l’objet même de la vie en société, est le bien de personnes humaines. Il se dissout, soit dans le libéralisme, soit dans le totalitarisme qu’ont manifesté les idéologies du XXème siècle.

À l’heure où la politique doit affronter des défis majeurs, il est bon de revisiter certaines des grandes thèses de Maritain qui ont marqué durablement la pensée politique.


Jeudi 2 avril 2015


18 h 00 – Séance de communication – Maison des Associations, 81, rue saint-Roch ou 3, place Guy Hersant (même lieu), Toulouse

Communication de Monsieur Laurent LAMY, titulaire d’un Master I de philosophie.

Hegel, une philosophie pédagogique

La philosophie de Hegel, dans son fondement et sa systématisation, nous livre une essence pédagogique, en ce que l’on y trouve une cohérence et une continuité directe entre cette essence et la forme même d’un commencement de la philosophie. Commencement de la philosophie qui non seulement retrace le parcours du sujet à travers le savoir philosophique dans son caractère organique, mais qui en tant que principe vient servir de modèle d’articulation à l’économie de l’œuvre de Hegel,qui n’échappe pas elle aussi à ce même caractère organique. À partir de cela, nous verrons qu’il n’y a pas de point privilégié d’entrée en philosophie pour Hegel, mais il n’y en a pas non plus dans son œuvre elle-même, comme on le croit habituellement en qualifiant La Phénoménologie de l’Esprit (1807) d’introduction au système, puisque que, comme nous le verrons, elle présuppose déjà ce qui pourtant la suit, dans la totalité systématique et organique de la philosophie entendue comme science. Par conséquent,le présupposé pédagogique qui se dégage d’une telle entreprise est que l’on ne commence pas à philosopher à partir de rien ; tout ce qui apparaît comme extérieur à la philosophie ou la précéderait est déjà constitutif d’un savoir philosophique en tant que tel. Pour conclure notre exposé, nous verrons comment cette essence pédagogique revêt des enjeux sociaux et politiques, attachés à une activité théorique et pratique de l’individu au sein de la culture, en plein essor de rationalisation.


Mardi 19 mai 2015

18 h 00 – Séance de communication – Maison des Associations, 81, rue saint-Roch ou 3, place Guy Hersant (même lieu), Toulouse

Communication de Melle Rebecca JOFFE, étudiante en Master I Philosophie.

Fonctions et pouvoirs de la fiction,

à partir de la pensée de Nelson Goodman

La philosophie tend traditionnellement à réaliser une distinction, voire une opposition entre la fiction et la réalité. Elles constituent deux choses de nature différente, qui tisseraient des rapports divers et ambivalents. En fait, sous couvert de la question de la fiction, se pose la question du rapport de l’art à la réalité. Si on a tendance à imaginer une opposition radicale, voire une sorte de négation dans le lien entre art et réalité, c’est peut-être parce que cette relation dérange, qu’elle suscite des questionnements troublants. Reposer cette question en terme de fiction permet de voir clairement l’ambivalence du lien entre art et réalité. En effet, viennent immédiatement à l’esprit les accusations d’irréalité ou de facticité avancées contre les personnages de fiction. Ce sont des créature sans visage, qui peuplent l’imagination et sont dépourvues de matière tangible, de réalité. Cette vision de l’art et de la fiction semble en vérité issue d’une conception platonicienne de l’art, qui verrait dans les productions artistiques des réalités virtuelles, sans fondement, qui s’opposent à la réalité vraie, et qui même, éloignerait de la réalité et du Bien.


Lundi 8 juin 2015

18 h 00 – Séance de communication – Maison des Associations, 81, rue saint-Roch ou 3, place Guy Hersant (même lieu), Toulouse

Communication de Monsieur Lukas HELD, Doctorant contractuel, ERRAPHIS, UT2J

Metapher, Wirklichkeit, Geist. La contribution

blumenbergienne à l’Histoire des Idées. La réanimation de l’Histoire des Idées dans l’Allemagne de l’après-guerre n’a pas abouti à une définition stricte et précise de sa méthode ou de ses intentions. Loin d’être les différentes appellations d’une même chose, les noms de Begriffs-, Problem-, Ideen- et Geistesgeschichte marquent chacun différents procédés et identités théoriques tout en se délimitant des autres. Hors de ce climat de renouveau, parmi ces tentatives d’affirmation de différentes traditions de pensée émerge la métaphorologie que le philosophe Hans Blumenberg (1920-1996) – son créateur et seul pratiquant – conçoit d’abord comme une annexe à l’histoire des concepts, avant de formuler les bases théoriques d’une « théorie de l’inconceptualité » et d’en élargir considérablement le champ d’application. Sous-estimés notoires de l’écriture théorique, antérieurs aux concepts et dépassant largement leur contenu clairement délimité, les métaphores sont à la fois les fossiles dont peut se servir l’archéologue soucieux de retracer l’évolution de la pensée philosophique, et ces éléments qui de par leur potentiel difficilement maîtrisable continuent à travailler et à troubler les discours philosophiques et la compréhension que nous en avons. La métaphorologie de Blumenberg sert d’éprouvette pour son entreprise d’une phénoménologie de l’histoire qui fonctionne à la fois comme conservation et comme préparation des phénomènes historiques. Notre intervention élucidera le statut et le potentiel cette théorie de la métaphore dans le complexe « Histoire des Idées » en discutant les différences entre concept et métaphore ainsi que le statut de l’image dans l’écriture philosophique, pour terminer sur la conception d’une phénoménologie des idées.