Conférences 2017-2018

Vendredi 29 septembre 2017

17 h 30 – Séance de communication – Maison des Associations, 3, place Guy Hersant, Toulouse, salle 19.

Communication de Monsieur ERIC TRELUT, professeur certifié de philosophie.

La résurrection digitale à venir : entre automates et dieux

L’intelligence artificielle, les nanotechnologies, l’ingénierie génétique et les sciences cognitives vont permettre à l’homme de transcender les limites de
son corps.
Cela signifie-t-il un dépassement technoscientifique de l’être humain ? Faut-il prendre au sérieux les spéculations engendrées par les mouvements
transhumanistes qui cherchent à réaliser une intelligence non biologique ?
« Post-humain » veut-il dire « après-l’humain », c’est-à-dire plus humain du tout ?

L’immaîtrise peut-elle être le nouvel idéal régulateur de l’humain si elle implique l’annulation même de l’initiative humaine ?
Dans cette conférence, nous explorerons les enjeux épistémologiques de l’amélioration de l’humain puis nous aurons à coeur de nous confronter avec les paradoxes du nouveau paradigme émergentiste.


Jeudi 12 octobre 2017

18 h 00 – Séance de communication – Maison des Associations, 3, place Guy Hersant (même lieu), Toulouse, salle 19.

Communication de Monsieur Laurent Giovanini, professeur agrégé de philosophie au lycée Saint Sernin de Toulouse.

Réintégrer l’esprit dans le monde physique

Réintégrer l’esprit dans le monde physique, seule réalité accessible aux méthodes des sciences expérimentales, contre toutes nos tendances dualistes qui voudraient voir en lui un phénomène faisant exception aux lois de la nature. Tel est, exprimé de façon très générale, le programme de naturalisation de l’esprit. Behaviorisme philosophique, physicalisme et fonctionnalisme sont les trois grands courants de la philosophie de l’esprit contemporaine qu’il nous faudra examiner.


Vendredi 3 novembre 2017

En partenariat avec l’Association des Professeurs de Philosophie de l’Enseignement public

17 h 30 – Séance de communication – Maison des Associations, 3, place Guy Hersant, Toulouse, salle 19.

Communication de Monsieur Arnaud Lalanne, docteur en philosophie, professeur de philosophie.

Le principe de raison suffisante, un principe fondamental de la philosophie leibnizienne

C’est à juste titre qu’on associe l’oeuvre de Leibniz à son « grand principe », le principe de raison suffisante. Son champ d’application concerne presque tous les
domaines de la philosophie leibnizienne : métaphysique au premier chef, avec sa dimension logique et théorique quand il est exprimé avec le principe de contradiction,
mais également physique ou pratique quand il s’agit d’analyser les vérités contingentes ou de fait.
Pourtant, la formulation de ce principe fondamental n’est pas allée de soi pour Leibniz. Notre propos sera d’en retracer la genèse et l’évolution à partir des antécédents qui lui ont servi de source d’inspiration et des concepts qui constituent l’originalité du principe de raison leibnizien.
Cette approche nous conduira ainsi à chercher à répondre à ces deux questions :
– D’où vient le principe de raison ?
– Et quelles directions spécifiques le philosophe de Hanovre lui donne-t-il  ? 


Vendredi 26 janvier 2018

16 h 30 – Assemblée générale de la Société toulousaine de philosophie. Tous les membres de notre Société sont invités à participer à cette Assemblée.

18 h 00 – Séance de communication – Maison des Associations, 3, place Guy Hersant, Toulouse, salle 19.

Communication de Mademoiselle Julie Navarro, étudiante en Master I à l’ESPE de Toulouse.

Les expériences de pensée

La pratique des expériences de pensée remonte aux origines de la philosophie occidentale. Déjà Platon, par le truchement de mythes symboliques aux résurgences plurielles, proposait des dialogues intégrant de telles expériences. Il en va de même pour le penseur pisan qu’était Galilée. De la sorte, on peut se demander quel rôle attribuer aux expériences de pensée ; quels mouvements de l’esprit sont-elles capables d’engendrer ?

Les expériences de pensée s’insèrent dans la réflexion théorique, a priori, de sorte que l’émerveillement se mue en étonnement. De fait, les investir s’apparente à déserter la geôle du monde matériel tel que nous le connaissons afin plonger au cœur du logos.

Néanmoins, prises dans la controverse, on peut alors s’interroger sur l’efficience de telles pratiques. Ne sont-elles pas de la pensée à l’état pur ? Sont-elles, en ce sens, utiles pour l’homme ?

L’investigation des expériences de pensée est l’occasion d’entreprendre un propos

marqué par le passage à la limite afin de percer le mystère d’un instrument aussi intriguant qu’équivoque…


Vendredi 16 février 2018

18 h 00 – Séance de communication – Maison des Associations, 3, place Guy Hersant, Toulouse, salle 19.

Communication de Monsieur Marc Conturie, professeur certifié de philosophie.

Introduction à lesthétique de Maritain

L’esthétique de Maritain (1882-1973), comme son œuvre entière, est assez peu connue, peu enseignée, en-dehors des cercles qui entretiennent sa mémoire et s’efforcent d’en faire valoir l’actualité. On peut cependant relever quelques hommages insolites de la part d’auteurs beaucoup plus reconnus. C’est ainsi que l’on trouve, chez Hannah Arendt, un petit éloge du Creative Intuition in Art and Poetry de Maritain, qu’elle qualifie de « merveilleux livre », et dont elle relève avec raison la phrase suivante: « La beauté est le rayonnement de tous les transcendantaux réunis » (La Crise de la culture, III, note 20). L’esthétique de Maritain mérite en effet qu’on l’étudie : elle est instructive par les multiples sources dont elle tient sa substance, et qui remontent, comme toujours chez Maritain, à la Scolastique, voire à l’Antiquité ; mais elle comporte aussi certaines investigations originales dépassant – sans subversion – l’enseignement de ses maîtres, à propos de la psychologie de l’artiste (et de son « préconscient spirituel ») mais aussi de la « responsabilité de l’artiste », c’est-à-dire du sens moral de sa vocation. Bref, les trois aspects majeurs de la pensée esthétique de Maritain sont en effet : 1) le beau comme attribut ontologique, 2) la psychologie consciente et inconsciente de l’artiste et 3) la difficile relation qu’entretiennent, y compris dans la Modernité, art et moralité.


Vendredi 2 Mars 2018

18 h 00 – Séance de communication – Maison des Associations, 3, place Guy Hersant, Toulouse, salle 19.

Communication de Monsieur Jean-Louis Blaquier, docteur en philosophie, professeur certifié de philosophie.

Cet exposé fait suite à une soutenance de Thèse en 2007 à Montpellier 3 dont voici l’intitulé :

L’antiphilosophie de J. Lacan

(Lacan et la politique : pour une archive généalogique du Réel)

Synopsis : Vers une Géologie du savoir ? De la fiction scientifique et politique du Léviathan (Hobbes) vers le Léviathan du Capital (Marx Negri Gorz) L’antiphilosophie est un pivot subversif dans l’œuvre de Lacan : le statut de Jérusalem, ville-miroir, un reste européen d’Auschwitz ? En-deçà du Malaise dans la civilisation et au-delà des poncifs soupçonneux (narcose et grégarité) de la chose religieuse, ni Freud, ni Lacan n’annulent l’ordre révolutionnaire des trois Textes monumentaux qui subvertit un champ, ouvre une série de thèses, de dispositifs cliniques et critiques. Le champ lacanien s’oriente d’une double archive généalogique croisée qui met en conjonction plusieurs révolutions : philosophie et démocratie grecques, révolution monothéiste (Tora/Evangile/Coran). Sexe et Signifiant divisent l’Autre et le Sujet, tracent des fonctions posant l’hypothèse d’une équivalence structurale entre fait religieux et fait esthétique, entre écriture prophétique et écriture poétique. La révolution des droits de l’homme et du citoyen abrège en territorialisant ce dont participe le travail civilisateur, clinique et critique, d’une jouissance en mal de lettre.

Je prendrai un exemple dans l’histoire des grandes fictions politiques ayant des effets de Réel : Vers une Géologie du savoir ? De la fiction scientifique et politique du Léviathan (Hobbes) vers le Léviathan du Capital (Marx Negri Gorz).


Jeudi 12 avril 2018

17 h 00 – Séance de communication – ESPE, 181, avenue de Muret, Toulouse, salle C31 (dans la cour, à droite). Tramway : arrêt « Av. de Muret – M. Cavaillé ». Possibilité de se garer gratuitement en voiture dans la cour, auprès de la salle.

Communication de Monsieur Bernard HUBERT, directeur des Cahiers Maritain

Jacques Maritain, lecteur d’Aristote,

aux prises avec certains critiques modernes de la philosophie aristotélicienne :

Octave Hamelin et Jacques Chevalier, mais aussi Franz Brentano

Dans les années 1920, Jacques Maritain publie ses premiers textes importants concernant Aristote et certains points de la doctrine aristotélicienne sur la causalité de Dieu à l’égard du monde, sur l’immortalité personnelle de l’âme, ou sur le statut de l’esclavage chez Aristote.

Dans la revue Les Lettres, Jacques Maritain prend part à une controverse animée avec notamment le philosophe bergsonien Jacques Chevalier, obligeant Jacques Maritain à préciser sa méthode d’une part en marquant ses distances à l’égard de certains commentateurs modernes comme Octave Hamelin (Le Système d’Aristote, Alcan, 1920) et Jacques Chevalier (La Notion du nécessaire chez Aristote, Alcan, 1915), mais d’autre part aussi, à l’inverse, en faisant droit aux travaux de Franz Brentano (Aristoteles Lehre vom Ursprung des menschlichen Geistes, Leipzig, 1911, Die Psychologie des Aristoteles, Mainz, 1867).

L’important appendice, « Gloses sur Aristote », publié par Jacques Maritain en 1930 dans La Philosophie bergsonienne, reprend et refond ses propres contributions à cette controverse mouvementée. À cette occasion, Maritain se doit de justifier sa propre interprétation d’Aristote dans un contexte où en France les commentaires de l’œuvre d’Aristote par Thomas d’Aquin sont souvent ignorés.

Les tenants et les aboutissants de ce débat concernant la causalité de Dieu à l’égard du monde et l’immortalité personnelle de l’âme, dont on dégagera les points les plus saillants, sont toujours instructifs pour affiner notre lecture critique d’un Grec dont l’œuvre nous est accessible via une longue tradition arabe et latine.


Jeudi 17 mai 2018

18 h 00 – Séance de communication – Maison des Associations, 3, place Guy Hersant, Toulouse, salle 35.

Communication de Monsieur Frédéric RIPOLL, photographe

Le questionnement photographique

Le questionnement photographique n’a pas d’équivalent dans les activités humaines, qu’elles soient artistiques ou non. Personne ne s’interroge pour savoir ce qu’est l’écriture, la peinture, la musique ou en tout cas pas avec cette ampleur psycho-dramatique.

Deux questions hantent le petit monde de la photographie depuis sa naissance : Est-ce que la Photographie est un art ? Puis, plus récemment dans sa courte histoire : Qu’est-ce que la Photographie ? Mais les deux questions ont été posées dans le mauvais ordre et la première a contaminé la seconde. On ne peut en effet comprendre la photographie dite créative si on ne sait pas ce qu’elle est en soi. Or cette question déjà posée par Barthes dans la Chambre Claire n’a toujours pas trouvé de réponse, car la photographie est un piège ontologique redoutable. Pour l’avoir sous-estimé ou négligé, la pensée moderne a conduit la critique photographique dans une impasse. Cette impasse porte un nom : le dualisme cartésien.

Grâce à une expérience vécue de l’intérieur d’une caméra obscura géante et à l’œuvre de Jacques Maritain, en me tournant vers la scolastique médiévale j’ai trouvé des pistes de réflexion et peut-être des éléments de réponse qui permettront d’amorcer une écologie des images que Susan Sontag et Paul Virilio ont appelé de leurs vœux.


Vendredi 15 juin 2018

17 h 00 – Séance de communication – Maison des Associations, 3, place Guy Hersant, Toulouse, salle 19.

Communication du Père GUY DE OLIVERA, anthropologue des religions.

Identité, horizon moral, interculturalité

Charles Taylor face aux défis (post) modernes de l’humain

Ce livre propose d’aborder la pensée de Charles Taylor par ce qu’il reconnaît être son centre de cohérence : « l’horizon moral de signification » était tout à fait judicieux.

D’entrée de jeu, il situe assez clairement Taylor dans le vaste horizon de la philosophie morale contemporaine. Le texte pose bien l’originalité de la conception taylorienne de l’ontologie ; ses idées d’incarnations, d’engagement et la relation incontournable du moi.

Sans complaisance, il montre le rôle central que joue cet horizon dans la philosophie morale taylorienne tout en exposant les zones d’ombre où Taylor est moins clair ou moins explicite dans sa pensée. En illustrant clairement le lien entre l’horizon moral et l’identité d’une part, et celui entre les horizons et le dialogue interculturel d’autre part, le livre enrichit les analyses existantes sur le sujet.

Il expose le dilemme taylorien entre contexte et universalisme. L’originalité de Taylor réside dans la manière dont il repose ce dilemme conservant en tension ces deux axes ; orienter sa vie en fonction du bien nous oblige à naviguer entre deux eaux.